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Je n'aimais pas être mère.

J’ai mis du temps à aimer être mère.

On en parle pas beaucoup et c’est même hyper tabou, mais la maternité, ce n’est pas forcément une évidence.

De mon côté, j’ai toujours rêvé d’être mère. Vraiment. C’était un de mes goals de vie ! Depuis toute petite, je m’occupais de mes poupées, j’étais fascinée par la maternité, je m’imaginais avoir au moins 4 enfants et devenir mère au foyer comme ma maman.

Alors quand j’ai rencontré Aurore, même si c’est une femme, ça n’a jamais remis ce désir en question. Je voulais fonder une famille avec elle ! 

Je vous en ai déjà parlé, pour elle, c’était tout autre chose, elle ne voulait pas d’enfants. Bref, le temps a passé et nous nous sommes lancées dans un parcours de PMA.

Pendant toute la grossesse, j’étais à fond ! Prête comme jaja depuis 30 ans la petite Marie-Clémence, au taquet ! Aurore, elle, flippait carrément, ne sachant pas dans quoi elle s’était embarquée.

Et je me souviens très bien de cet instant, le 22 juillet 2018, où on m’a posé dans les bras ma petite Charlie. J’ai pleuré… de panique. Je la regardais et d’un coup, je me suis dit « mais dans quelle *** je me suis foutue ?? » J’étais tétanisée et totalement détachée physiquement de ce bébé. 

Aurore, elle, a vécu ça à l’opposé. Elle a failli faire un malaise pendant l’accouchement, mais à l’instant où on lui a passé Charlie, personne n’aurait pu dire que ce n’était pas sa fille. Elle a ressenti un amour instantané et extrêmement puissant. Dingue.

Pour moi, les premiers mois ont été compliqués. Je m’occupais de mon bébé, mais je la regardais et je ne me sentais pas connectée à elle. J’effectuais les tâches, mais c’était trop dur. 

Dur d’être enfermée à la maison. Dur de ne pas pouvoir bouger d’une pièce sans avoir un bébé en écharpe contre moi, dur de ne plus être libre, en fait.

J’ai paniqué et je n’en ai parlé à personne, mais en fait, ça ne se passait pas du tout comme je l’avais fantasmé. Je pensais que j’allais aimer mon enfant + que tout de manière instantanée !

Je pensais que j’allais vouloir « profiter » à fond de chaque moment avec elle !

Je pensais que j’allais pleurer le premier jour de crèche.

Ben non. 

Je n’étais pas connectée à elle, je ne me sentais pas être une bonne mère. En tout cas celle que j’avais eue.

Le temps a passé, les semaines et les mois, et c’est venu petit à petit. J’ai mis du temps à me sentir mère, quand pour Aurore ça a été évident tout de suite.

Billie est arrivée 3 ans après, j’étais davantage prête et c’est allé plus vite. 

Mes ces dernières années, ça a parfois été difficile. Parce que mes filles réclamaient + leur Mamoune que moi. J’étais loin d’être la préf, parce que je luttais sans arrêt entre l’envie d’être une mère parfaite, qui aime faire cookies maison et passer du temps en tête à tête avec ses enfants. Mais j’aimais trop mon boulot, ma liberté, mon indépendance.

Puis il y a quelques mois, j’ai senti que j’avais passé une étape. C’est venu petit à petit, mais j’en ai pris conscience d’un coup : j’aime passer du temps avec mes enfants. Ca y est. 

Parce qu’elles ont grandi. A bientôt 4 et 7 ans, ça s’est débloqué. Elles sont plus autonomes, je peux avoir des conversations intéressantes, on peut faire des jeux de société, voyager… je suis enfin entrée dans la maternité qui me convient. 

Si je vous parle de ça, c’est parce que je reçois souvent des messages de mères qui m’écrivent avec honte qu’elles n’arrivent pas à ressentir cet amour instantané pour leur enfant et pour la maternité qu’on nous a tant vendu. Je voulais leur dire ici que je suis passée par là, qu’il n’y a pas de honte et que la parentalité, ça se construit avec nos parcours intimes, avec nos peurs, avec nos bagages. Qu’il ne faut pas présumer qu’on sera une mère comme ci ou comme ça, mais qu’il faut être à l’écoute de soi et se laisser porter. Rien n’est figé :)



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